Lors de ma quatrième grossesse, j’ai été affecté par le CMV
Le cytomégalovirus, plus connu sous le nom de CMV, est un virus appartenant à la famille de l’herpès, tout comme la varicelle-zona. Il peut poser de sérieux problèmes lorsqu’il est contracté par la femme enceinte. Dans 40 % des cas selon Cerballiance, il se transmet au fœtus, et peut provoquer des malformations congénitales, des troubles de l’audition, et du développement, voire des retards mentaux, et moteurs. Dans cet article, je souhaite sensibiliser toutes les futures mamans, et les personnes en général qui pourront mettre en garde les femmes enceintes. Poursuivez votre lecture pour découvrir mon histoire.
Une fièvre intense lors de mon septième mois de grossesse
Mon départ aux urgences
J’étais enceinte de mon quatrième bébé, et j’étais à sept mois de grossesse. Cela faisait une semaine que j’avais de la fièvre, d’importantes migraines, et une fatigue extrême. Ma belle-sœur me conduisit aux urgences de l’hôpital ne sachant plus comment faire pour me soulager. Je partis là-bas en étant soucieuse pour mon bébé, et en espérant trouver la raison à cette fièvre. Je m’étais dit que j’y resterais quelques heures pour vérifier que tout va bien, et que je repartirais avec une ordonnance. La réalité fut totalement différente.
Une infection hépatique inconnue
Après de nombreux tests, les soignants m’informèrent que je devais rester sous surveillance, car les résultats d’analyses révélaient une infection hépatique. C’est une maladie qui touche le foie, causée par des virus, des bactéries, ou des parasites. Ces infections peuvent entraîner une inflammation du foie, appelée hépatite, et peuvent nuire à son fonctionnement. Je ne comprenais pas ce qui se passait. J’étais inquiète et déboussolée. Je ne m’attendais pas à rester, et je n’avais même pas dit au revoir à mes enfants. Il fallait étendre le linge, les emmener à l’école le lendemain, mon cerveau ne s’arrêtait pas de réfléchir. Je n’avais pas du tout prévu ça, mon mari me ramena des vêtements.
En moi s’installa une inquiétude
Les premiers résultats tant attendus
Comme tous les jours depuis une semaine, la fièvre se faisait ressentir aux alentours de cinq heures de l’après-midi, accompagnée de terribles maux de tête. J’eus droit à mon premier dîner à l’hôpital, et j’étais loin de me douter que ça ne serait pas le dernier. Le lendemain, j’obtins la confirmation que ce n’était ni le Covid, ni la grippe. D’après eux, c’était une infection du foie. Par précaution, il ne souhaitaient pas attendre de savoir si c'était viral, ou bactérien. Ils décidèrent de m’administrer à fréquence régulière un antibiotique. Les analyses suivantes furent envoyées dans un laboratoire. C’est au bout du troisième jour à l’hôpital que nous obtinrent les premiers résultats.
L’annonce du cytomégalovirus
La gynécologue obstétricienne de garde vint me voir. Elle avait un air assez grave sur le visage. Elle m’annonça que j'avais un virus, et que c'était le CMV. Étant donné que c’était viral, il fallait interrompre la prise d’antibiotiques. La seule chose sur le moment que je retins, fut son regard. Je me disais que si j’arrêtais de prendre les antibiotiques, c’est que ce n’était pas si grave, et que ça allait. Comme je ne connaissais pas ce qu’était le CMV, je lui demandai ce que c’était, et quelles étaient les conséquences pour mon bébé. Je n’ai jamais été mise au courant de cette maladie lors de mes précédentes grossesses, pourtant je n’ai pas été suivi par la même équipe soignante à chacune d’elles. Personne ne m’a informé qu’il était possible d’être atteinte du cytomégalovirus lorsque nous sommes enceinte.
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Les risques encourus causés par le cytomégalovirus
Les transmissions possibles du CMV
Suite à cette annonce, et aux explications données sur la maladie ; je me demandai comment j’avais pu avoir le cytomégalovirus. La gynécologue m’expliqua qu’en ayant un enfant en bas âge en crèche, c’était probablement lui qui m’avait contaminé. Le CMV se transmet par contact direct avec les fluides corporels d’une personne infectée. Les principales transmissions du CMV sont par :
- le contact avec la salive : en embrassant, ou en partageant des ustensiles, ou des brosses à dents ;
- le contact avec l’urine : en changeant les couches d’un bébé infecté, ou en touchant des surfaces contaminées ;
- les rapports sexuels ;
- la transmission de la mère à l’enfant : lors de la grossesse, l’accouchement, ou l’allaitement ;
- la transfusion de sang, ou d’organes ;
- les larmes ;
- les sécrétions nasales.
En tant que maman câline d’un petit bout de moins de deux ans, je devais être à une centaine de bisous par jour. Bien sûr, je lui changeais la couche, et je finissais tous ses plats en utilisant sa cuillère : purées, compotes, et yaourts. J’étais loin de penser que la salive de mon enfant puisse être dangereuse pour le fœtus, et moi.
Les conséquences sur la santé de mon bébé et la mienne
Cela faisait presque deux semaines que je souffrais de maux de tête, et le médecin m'a dit que les symptômes s'estomperaient dans les six à seize semaines à venir. J’étais surtout soucieuse pour l’enfant que je portais, et l'interrogeais sur les risques qu'encourait mon bébé si je lui avais transmis. Elle m’annonça avec prudence, que le bébé était effectivement peut-être en danger. Les battements de mon cœur s’accélèrent, je me sentis mal, j’eus chaud. Les émotions m’envahirent, et prirent possession de moi. Je ne parvenais plus à raisonner, pour moi il y avait trop d’informations d’un coup. J’avais besoin de digérer tout ce que je venais d’apprendre, je me sentais seule, j'avais besoin que mon mari soit présent. J’avais tellement peur d’oublier ce qu’elle me disait, que je me posais même la question de prendre des notes.
L’acceptation de la maladie
Je parvins à m’asseoir et à prendre un temps pour souffler. Je lui demandais de me donner les chiffres, les informations qu’elle détenait, et les différents risques auxquels nous pouvions faire face. Elle me dit que dans un premier temps, il fallait déterminer s’il s’agissait d’une primo-infection, ou si c’était une récidive. Pour ce faire, ils contactèrent le laboratoire d’analyse où j’avais effectué ma première prise de sang pour la toxoplasmose. Elle quitta la chambre, et me laissa un moment pour prendre du recul, et encaisser cette nouvelle. Étant croyante, je priai, je me raccrochai uniquement à ma foi, et je fis preuve de patience.
La sortie de l’hôpital
J'avais besoin de rentrer chez moi, auprès de mon mari, et de mes enfants. Un obstétricien m’expliqua comment se déroulerait la fin de ma grossesse. Ils souhaitaient me faire une échographie tous les quinze jours, et éventuellement une amniocentèse, que je refuserai par la suite. Une pédiatre m’informa des différents risques pour le bébé, et le suivi dont il bénéficiera jusqu’à ses deux ans. En l'occurrence, à ce stade de la grossesse, les séquelles les plus courantes sont la perte d’audition. La fièvre finit enfin par me quitter deux semaines après. Malgré tout, la fatigue et les maux de tête persistèrent. Aux yeux du corps médical, ma grossesse se poursuivit comme si mon bébé était infecté par le CMV. Je sortis après une semaine d’hospitalisation.
La fin de notre histoire
Les maux de tête me laissèrent en paix cinq semaines après le début de leurs apparitions. La fatigue intense que je ressentais s’en alla qu’au bout de deux long mois. C’est un bienfait de Dieu de ressentir à nouveau l’énergie dans mon corps. Ma fille est née le 1er juillet 2023, et elle était séropositive au CMV. C’est-à-dire que je lui avais transmis l’infection. Mais grâce à Dieu, ses examens visuels et auditifs, sont bons jusqu’à présent.
Mon avis concernant le cytomégalovirus chez la femme enceinte
En vous confiant mon histoire personnelle, je souhaite avant tout vous sensibiliser au fait que nous sommes nombreuses à être infectées lors de notre grossesse. En effet, selon Cerballiance : « Le CMV est le virus le plus fréquemment impliqué dans les infections materno-fœtales dans les pays développés ». Il existe à mon sens un manque d’information concernant cette maladie virale. Pour moi, il est primordial de se prémunir du CMV, notamment si nous sommes mamans d’autres enfants de moins de 3 ans.
Actuellement, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) déconseille fortement selon leur avis de 2018, le dépistage automatique du CMV lorsque nous sommes enceintes. Alors, il est d’autant plus important, de veiller aux mesures d’hygiène, pour éviter de contracter une infection CMV. Vous pouvez éviter de manger avec la même cuillère que votre enfant, de finir ses plats, ou de mettre sa tétine à la bouche. Limitez les bisous sur la bouche, ou sur les yeux. Lavez-vous soigneusement les mains après chaque changement de couche, contact avec leurs urines, ou mouchage de nez.
Si c’était à refaire, en plus d’appliquer les mesures d’hygiène décrites ci-dessus, je ferais différemment. Je demanderai à mon médecin un dépistage dès mon désir de grossesse. Puis un second dès le début de grossesse, un troisième à la fin du 1er trimestre, un quatrième à la fin du 2nd trimestre, et le cinquième en fin de grossesse.
D’après Cerballiance, parmi les enfants contaminés, la majorité, soit 80 % ne présentent aucun symptôme. Toutefois, le risque fœtal pour le bébé est majeur en début de grossesse, c’est-à-dire que plus l’infection a lieu tôt durant la grossesse, plus ces séquelles sont potentiellement graves. Parlez-en à votre médecin, votre gynécologue, ou votre sage-femme, et informez les femmes enceintes autour de vous.
Poursuivez votre lecture avec l'histoire d'allaitement de Bayène.
Sources :
Infections virales chez la femme enceinte - Ameli
Le cytomégalovirus (CMV) : symptômes, dépistage et traitement - Cerballiance
Dépistage systématique de l'infection à cytomégalovirus pendant la grossesse - Haut Conseil de le Santé Publique (HCSP)