D'après le CNGOF, environ 5 % des femmes accouchent d’un enfant en présentation du siège en France. Si vous êtes dans ce cas, vous n’êtes pas la seule, et je comprends entièrement ce que vous ressentez. Car moi-même j’ai vécu l’expérience lors ma dernière grossesse. Nous cherchons les techniques les plus naturelles, et douces possibles, afin de retourner bébé en siège. Il en existe plusieurs, dont les plus répandues sont citées dans l’article. Si je devais recommencer, j'appliquerais uniquement ma méthode.

À partir de quand considérons-nous bébé en siège ?

La position durant la grossesse

Lorsque nous sommes enceinte, le bébé effectue de nombreux changements de position. En général, ils commencent à bouger activement dès la fin du premier trimestre. C’est à partir du deuxième trimestre que nous les ressentons se mouvoir. Au troisième trimestre, le fœtus se développe et grossit de jour en jour. L’espace se restreint progressivement et proportionnellement à ce développement quotidien.

La préparation à l’accouchement

Entre la 28e et la 32e semaine, les nourrissons sont en position céphalique, prêts pour l’accouchement. C’est-à-dire que leur tête se place en bas, en appuie sur le col de l’utérus. Au moment venu, la pression émise par leur crâne permet l’amincissement des membranes, jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent pour céder le passage à l’enfant.

La position en siège

Un bébé en siège signifie qu’il est positionné avec les fesses, ou les pieds vers le bas, au lieu de la tête. Nous parlons de présentation en siège lorsqu’il n'a pas encore tourné en position céphalique, à partir de la 32e semaine de grossesse. Cependant, la situation devient une réelle préoccupation médicale qu’à la fin de la 36e. Le bébé a moins de chances de se retourner tout seul après cette période, dû au manque de place.

À lire aussi : le témoignage de Sonia sur le cytomégalovirus lorsque nous sommes enceinte.

femme enceinte lors de l'échographie du dernier trimestre

Les différents types de présentations en siège

Dès l’instant où il est affirmé que le bébé est en position siège, le personnel médical détermine le type de position. Il en existe trois différents. Chacun détient ses implications propres.

Siège complet

Le nourrisson est en position de siège complet, s’il est assis avec les fesses en premier, les genoux fléchis et les pieds près de son fessier. Ce positionnement du bébé est relativement stable. Néanmoins, elle peut compliquer l’accouchement par voie vaginale en raison de la position des jambes.

Siège décomplété (ou siège franc)

Dans cette position de siège décomplété, ce sont les fesses qui se trouvent en premier. Les jambes du nourrisson sont tendues vers le haut, avec les pieds près de la tête. Cette présentation est souvent considérée comme la plus favorable parmi les positions en siège pour un accouchement par voie basse.

Siège décomplété avec les pieds

La différence avec le siège franc, c’est la position des pieds qui se présentent en premier. Ce sont eux, qui sont vers la sortie avant les fesses. Ce positionnement peut être plus complexe pour l’accouchement par voie basse, car la pression émise peut être insuffisante pour dilater le col de l’utérus.

schéma du bébé en siège complet, décomplété, et semi-complet avec les pieds

Schéma pris de medicalguidelines.

Mot de Sonia : « Ma fille a été en siège durant toute ma grossesse. Je voulais absolument qu’elle se retourne, car c’était probablement ma dernière grossesse. Je rêvais d’un accouchement le plus naturel possible, et je savais qu’un bébé en siège était incompatible avec ce rêve. J’étais prête à tout pour qu’elle se retourne. Si c’était à refaire, j'agirais différemment. »

Pourquoi le nourrisson s’est mis en position siège ?

En tant que femme enceinte, lorsque nous apprenons que notre bébé est en position siège, nous pouvons être stressée, voire angoissée. Nous nous demandons souvent pourquoi, quelles sont les raisons qui font qu’il ne s’est pas placé la tête en bas. Nous pouvons citer plusieurs facteurs qui expliquent cette position en siège :

  • La quantité de liquide amniotique est anormale, soit il y en a trop, ou soit il y en a trop peu. La capacité du bébé à se retourner est limitée.
  • La forme de l’utérus présente des anomalies, comme un utérus bicorne qui peut restreindre les mouvements.
  • La position du placenta praevia (placenta bas inséré) peut gêner le retournement.
  • Une grossesse multiple, comme pour des jumeaux qui explique le manque de place.

Ces facteurs peuvent rendre plus difficile le changement de position du bébé, le laissant en présentation de siège jusqu'à la fin de la grossesse.

Mot de Sonia : « J’aimerai ajouter que souvent, il n’y a juste pas de raisons spécifiques. Il s’agit du décret divin. Nous avons tendance à oublier, et moi la première. »

Les 7 techniques pour essayer de retourner bébé en siège

1) L’ostéopathie

L'ostéopathie est une médecine manuelle. Il est possible de consulter un ostéopathe à raison d’une à deux séances pour donner plus de liberté à bébé pour se retourner. L'ostéopathe utilise des manipulations douces pour relâcher les tensions et équilibrer le bassin de la mère. Il vient travailler sur l’abdomen, ainsi que la colonne vertébrale pour optimiser l’espace dans l’utérus. De nombreuses femmes rapportent un succès avec cette méthode, d’après la Revue de l'Osthéopathie.

Mot de Sonia : « J’ai fait deux séances d’ostéopathie à 32 semaines et à 36 semaines de grossesse. Ça n’a pas fonctionné, néanmoins j’ai passé un bon moment. Habituellement, je me rends chez l’ostéopathe, 2 à 3 fois par an. »

2) Exercices de posture et techniques de positionnement

Certains exercices et positions peuvent encourager le bébé à se retourner. Ces techniques sont souvent recommandées par les sages-femmes, ou les professionnels de santé. Exemple les plus courants :

  • Inclinaison pelvienne : allongez-vous sur le dos, les genoux pliés et les pieds à plat sur le sol. Vous soulevez lentement votre bassin tout en maintenant les épaules au sol, comme pour une remontée de bassin.
  • Position à quatre pattes : adoptez la position à quatre pattes pendant 10 à 15 minutes plusieurs fois par jour pour encourager le bébé à se repositionner.
  • Utilisation d’un ballon d’exercice : asseyez-vous et penchez-vous en avant sur le ballon pour ouvrir le bassin.

Mot de Sonia : « Cette liste est non exhaustive, vous trouverez de nombreuses positions différentes. J’avais mon petit rituel tous les soirs pendant une trentaine de minutes, durant mon dernier trimestre. Ça m’a fait beaucoup de bien, c’était un moyen de s’étirer et de se relaxer. »

3) Yoga Prénatal

Le yoga prénatal propose des postures spécifiques pour aider le nourrisson à se mettre en position céphalique. Cette discipline se base sur une combinaison de relaxation et d’étirements doux. Les plus répandues sont celles du :

  • Chat-vache : à quatre pattes, alternez entre le cambrage du dos (comme un chat) et le creusage du dos (comme une vache).
  • L’inversion : allongez-vous sur le dos, les jambes relevées contre un mur, pour aider le bébé à changer de position grâce à la gravité, comme le fonctionnement d’un sablier.

femme enceinte durant une séance de yoga pour retourner bébé en siège

4) Acupuncture et Moxibustion

L'acupuncture est une pratique de la médecine traditionnelle chinoise. Elle consiste à insérer des fines aiguilles à des points spécifiques du corps, pour équilibrer l’énergie, et stimuler des fonctions corporelles. Elle est souvent associée à la moxibustion qui est une application de chaleur via des bâtonnets d'armoise brûlante pour augmenter les effets de l’acupuncture. Il n'existe aucun risque pour le bébé. Le point stimulé est le V67 (Zhiyin) situé à l’extrémité du petit orteil. Il aurait une influence sur l’activité utérine et la position fœtale. Si vous êtes intéressée par ces techniques, consultez un praticien qualifié pour discuter de votre situation et des meilleures options pour vous.

Mot de Sonia : « J’ai également testé. Je l’ai fait sous les recommandations d’une sage-femme que j’apprécie. En réalité, l’acupuncture et la moxibustion ne sont pas ma tasse de thé. »

5) Version Céphalique par Manœuvre Externe (VME)

La VME (Version céphalique par Manœuvre Externe) est une procédure médicale réalisée par un obstétricien pour tenter de retourner le bébé en siège manuellement. C’est une technique proposée généralement entre la 36e et la 37e semaine, au sein de l’hôpital pour surveiller la mère et le bébé. Pour que la VME soit envisagée, il faut réunir plusieurs conditions :

  • La bonne santé de la maman et de l’enfant.
  • La quantité suffisante de liquide amniotique pour permettre le retournement.
  • L’absence d’anomalies utérines.
  • L’absence de placenta praevia (placenta anormalement bas dans l’utérus).

L’équipe soignante réalise une échographie pour contrôler la position exacte du bébé, la quantité de liquide, et la position du placenta. Le rythme cardiaque de l’enfant est surveillé par le monitorage avant, pendant et après la manipulation. La mère est positionnée semi-allongée ou allongée, avec une légère inclinaison du dos pour optimiser le confort, et l’accès au ventre. L'obstétricien presse fermement sur l’abdomen de la maman pour tenter de guider le bébé en exerçant une pression. De cette manière, il peut pivoter et positionner sa tête en bas. C’est un moment qui peut être inconfortable. Dans l’étude de Morison et al., d’après le CNGOF, la fréquence de réussite de la VME passe de 74 % entre 37 et 39 SA à 46 % après 40 SA.

Mot de Sonia : « Là, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Je l’ai fait et je le regrette, pour plusieurs raisons. Je l’ai vécu comme une obstination de ma part à obliger ma fille à se tourner, alors qu’elle était dans son cocon et dans la position qui l’a conforté. C’est très intrusif et le médecin vient prendre littéralement le bébé pour le retourner. C’est douloureux et pour le coup, mon bébé avait les fesses coincées dans mon bassin. La manœuvre était compliquée, douloureuse et inefficace. Rien que le fait de signer une décharge avant la VME, n’est pas anodin. Une fois de plus, seul Dieu retourne les bébés dans le ventre de leurs mamans. »

6) L’haptonomie

L'haptonomie est souvent appelée la « science de l'affectivité ». C’est une méthode de communication émotionnelle par le toucher entre les parents, et le bébé in utero. Elle vise à établir un lien affectif fort avant la naissance par des interactions douces, et bienveillantes. L’idée repose sur le fait que les fœtus peuvent sentir et répondre aux touchers, ainsi qu’aux émotions des parents. Si les parents communiquent de manière positive, ils peuvent l’encourager à se tourner la tête en bas. C’est un praticien spécialisé en haptonomie prénatale qui évalue la position actuelle et montre aux parents comment toucher l’abdomen de la mère. Ce sont souvent des mouvements circulaires, avec des tapotements légers et des balayages. Le couple est détendu et crée un environnement apaisant. Il n’existe pas de garantie de succès à 100 %, comme pour toutes les techniques de retournement. Toutefois, ça peut être intéressant d’explorer cette méthode et l’intégrer à votre projet de naissance.

Mot de Sonia : « Pour le coup, c’est quelque chose que je ne sais pas faire. J’ai une personnalité qui ne correspond pas à cette pratique. »

femme enceinte pendant une séance d'haptonomie assise en tailleur pour communiquer avec bébé

7) Ma technique secrète à travers mon témoignage

La réalité est que je n’ai pas de technique secrète, seulement la mienne. La première étape est d’accueillir et accepter notre bébé en siège. Dans le corps médical, même dans l’entourage, personne ne nous parle de cette acceptation. Avoir un bébé en siège, c’est tout de suite considéré comme grave. C’est une anomalie. Le ton médical devient grave et notre entourage nous envoie des phrases telles que :

- « Ô mince, bébé est en siège !"

- "Ah zut, du coup c’est césarienne directe !"

- "Rholala, pas de chance. Ô ma pauvre, ce n’est pas trop dur à vivre ? »

En fait, nous avons été conditionné pour qu’un bébé en siège, ce n’est pas bien du tout, c’est mal. J’ai vraiment envie de dire stop à ces clichés. Dieu t’a comblé d’un bienfait et peu importe dans quel sens il se trouve, il est là. Alors, plaçons notre confiance en le Tout-Puissant et ne prêtons pas attention à ce que nous entendons. Parlons avec bienveillance aux mamans qui portent la vie, la descendance de la Terre en elle. Peu importe si bébé est à l’endroit, ou à l’envers, car en réalité il flotte, et il n’est pas soumis à la gravité.

Ma technique à vous recommander, ça serait d’être confiante et de ne pas craindre l’avenir. Tentez d’accueillir et d’accepter cette nouvelle. Détendez-vous avec les positions de yoga, les étirements, le ballon d’exercice, et la respiration. Ça fait tellement de bien de prendre soin de soi, surtout avant l’arrivée de votre enfant. Quant à votre séance d’ostéopathie, je vous la recommande vivement que votre bébé soit pied en l’air, ou pied à terre. J’espère que les croyances évolueront et que la prochaine génération n’aura pas cette barrière mentale face au bébé en siège. Finalement, je suis la preuve qu’accoucher d’un bébé en siège c’est possible et je vais vous le prouver dans le prochain article, où je vous raconterai tout.

Soyez au rendez-vous, nous nous retrouverons le 26 août prochain.

Sources :

Bébé en siège, quelles sont les solutions ? - Allô Bébé

Positions dans l’utérus : présentation par la tête et par le siège - Naître et grandir

Comment retourner un bébé en siège ? - Yoga prénatal

La version du bébé en position siège avec l’acupuncture - Clinique Aurora

Bébé en siège que faire ?

Haptonomie prénatale - Association Française de l’Haptonomie (AHF)

Rapport de l’hypnose durant la grossesse et l’accouchement - Institut Français d’Hypnose

La présentation du siège - Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF)

30 juillet, 2024 — Laëtitia YASSINE DIAB

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