Tomber enceinte, c’est plonger dans un océan d’émotions, de doutes, et d'espoirs. Nous imaginons ce jour, où nous tiendrons enfin notre bébé dans nos bras. Nous rêvons d’un accouchement serein, comme nous l’avons tant imaginé. Mais comment réagir, lorsqu'une échographie révèle que le bébé est en siège ? Le stress monte, les questions s'enchaînent, et bien souvent, la césarienne semble inévitable. Pourtant, ce n’est pas une fatalité. Accoucher d’un bébé en siège par voie basse, est bel et bien possible. Voici mon histoire, un témoignage récité pour vous rassurer, vous inspirer, et peut-être, vous donner l’espoir nécessaire.

Une quatrième grossesse et un accouchement rêvé

Je suis tombée enceinte de mon quatrième enfant en octobre 2022, et j’ai accouché de ma petite fille le 1er juillet 2023. Dès le début, je m’étais imaginé ma grossesse comme étant la dernière, et pour cette raison, je la voulais parfaite. Je rêvais d’un accouchement naturel, ou du moins comme je le souhaitais. Lors de la première échographie, ma fille avait placé sa tête en hauteur. J’ai démarré le second trimestre, avec le pressentiment qu’elle ne bougerait pas. La seconde échographie a confirmé qu’elle était toujours placée les pieds en bas. Évidemment quand nous sommes enceintes, notre entourage nous interroge sur la position du bébé. En leur répondant que bébé en siège, ils nous rétorquent qu'il a encore le temps de bien se positionner.

Épreuve après épreuve

Le fait qu’elle soit placée en siège n’a pas été la seule épreuve, par laquelle je suis passée. J’ai appris que j’avais le diabète gestationnel. En conséquence, l’accouchement tant naturel dont je rêvais, venait de se volatiliser. J’ai dû accepter le fait que j’accoucherai à l’hôpital. J’ai su positiver et relativiser en modifiant mon projet de naissance. J’avais choisi d’accoucher dans la salle nature, pour me placer comme je le désire, et gérer mes contractions à ma façon. Au cours de mon septième mois de grossesse, je suis hospitalisée d’urgence après une semaine de fièvre. Je vous ai partagé mon témoignage sur le cytomégalovirus, lorsque nous sommes enceintes. Cette avant-dernière épreuve m’a insufflé un coup de stress. J’étais préoccupée, et je ne pouvais pas connaître les séquelles sur mon enfant. Je ne savais pas, si elle naîtrait avec des complications au niveau de l’ouïe, de la vue, ou même du cerveau.

Les nombreuses échographies et les tentatives pour retourner bébé

Les différentes épreuves se succédaient, et je ne perdais pas espoir que ma fille mette sa tête en bas. Dans le précédent article, je vous ai rédigé la liste de 7 méthodes pour tenter de retourner bébé en siège. Vous y découvrirez mon avis, et mon expérience pour chacune d'elles. Malgré plusieurs techniques essayées, dont la VME (Version par Manœuvre Externe), aucune n’aura l’effet escompté. Bien que je sache pertinemment que c’était le décret divin, mon espoir s'amenuisait, et ma peine grandissait. Je me répétais que c’est ainsi que ça devait se passer, et qu’il y avait un bien dans cette situation.

écran d'échographie montrant un bébé

Le lâcher prise, et la communication avant l’accouchement

Mon entourage, et l’équipe médicale

Je ne pouvais pas m’appuyer sur mon entourage, et je ne connaissais personne ayant vécu un accouchement par siège. Tout le monde me transmettait leur inquiétude, et me répétait : « Ça va être la césarienne ». Je me demande pourquoi c’est devenu une pensée commune. Si bébé ne s’est pas retourné, ça sera la césarienne. Heureusement que le corps médical reste optimiste. Ils ont vu des nouveau-nés, se retournaient le jour même de la délivrance, du chemin entre la salle du monitoring, et la salle d’accouchement. Lors de la troisième échographie, nous avons constaté que ma fille gardait sa tête vers le haut. Les médecins m’ont expliqué le protocole, et toutes les informations nécessaires à connaître.

La radiopelvimétrie (radio du bassin)

J’ai réalisé une radiopelvimétrie pour mesurer le périmètre crânien de ma fille, et vérifier que mon bassin soit suffisamment large, pour le jour j. À l’issue de cet examen, le médecin obstétricien décide si oui, ou non, le nouveau-né passera par voie basse. Dans mon cas, ce fut un retour positif. J’ai convenu avec eux que je ne souhaitais pas qu’ils m’injectent l’anesthésiant de la péridurale. Ils ont accepté de ne pas injecter le produit, à condition qu’ils me la posent au cas où. Je savais que si le bébé se présentait de manière transversale, c’était une césarienne obligatoire. J’ai compris qu’il ne fallait pas être dans la confrontation avec le corps médical, mais plutôt dans la communication. Échangez avec eux sur votre projet de naissance, pour mieux vivre cet évènement. 

Mon témoignage sur l’accouchement par siège

Le début du travail

Une quinzaine de jours auparavant ma nièce est née, et ça m’a permis de lâcher prise. La seule crainte que je conservais était le fait d’être déclenchée, comme pour mon premier, et mon troisième. Personnellement, je trouve que ça enlève le charme de la surprise. Le matin du 30 juin 2023, je me fais masser. Trois jours avant, j’ai eu un décollement de la membrane. Je sentais que le travail commençait, et j’étais certaine que mon col se dilatait. Mon mari n’était pas là, et mes plus grands enfants avaient insisté, pour que nous nous rendions à la kermesse. Les contractions s’intensifiaient progressivement. J’ai appelé mon frère pour qu’il garde les enfants, après avoir regardé la danse de leur maîtresse. Mon mari nous a rejoints en début de soirée, et a pu me conduire à l’hôpital.

Le départ à la maternité

Sur le trajet, je m’étais assis côté passager. La position devint rapidement inconfortable à maintenir. Je me suis placé à l’arrière en position quatre pattes. En arrivant à la maternité, la personne présente m'a dit que j’étais à 8 doigts, et que c’était pour bientôt. Je savais que je n’aurais pas un accouchement intimiste, puisque dans la salle, se trouveraient l’obstétricien, l’infirmière, l’auxiliaire, le pédiatre, l’anesthésiste, et la sage-femme. L’équipe médicale était renforcée, pour s’assurer le moindre risque. Je les comprends, car ils souhaitent prévenir les complications, et garder la mère en bonne santé, ainsi que l’enfant à naître. De plus, ils nous obligent la péridurale, et nous imposent la position allongée sur le dos. Je pense qu’il serait bien de relâcher légèrement la pression, qui entoure ce jour généralement stressant.

La pose de la péridurale

Après m’avoir examiné, l’anesthésiste vint poser la péridurale. J’en ai pleuré, car pour le dernier enfant, j’avais ressenti la douleur des mois après. Cette fois, la professionnelle fut superbe, et je n’ai eu aucun mal. Elle me prévint qu’ils devaient m'injecter une dose de test, et qu’ils arrêteraient par la suite. Entre-temps, le médecin réalise l’échographie, pour confirmer l’accouchement par voie basse. Rapidement, la première injection d’anesthésiant me shoote, je me sens très mal, et je ne sens plus mon corps. Jusqu’à minuit, plus rien ne se passe. J’allais bien, sauf que je me sentais anesthésiée, et fébrile. Vers 1 h du matin, la personne prétend avoir oublié d’éteindre la péridurale, et avec l’accord du médecin, me la retire. L’effet de l'anesthésiant se dissipe, et je reprends possession de mon corps. Les maux de têtes disparaissent à leur tour, et le travail reprend. Quelques minutes après, j’accueillais ma fille.

les pieds d'un nouveau-né

La vidéo de mon accouchement

Vous pouvez visionner la vidéo ci-dessous, où l’on voit ma fille sortir en siège. Parfois, une vidéo vaut mieux que mille mots.

C'est un réel sur mon Instagram

Les conseils avant d’accoucher d’un bébé en siège

Ainsi s’achève mon témoignage sur mon accouchement par siège. Ce qui est difficile n’est pas impossible. Je souhaite vous partager trois conseils que j’aurais aimé entendre de la part de mon entourage.

  1. Ne pas écouter tout le monde

    Il y aura des personnes qui n’ont jamais accouché d’un bébé en siège, qui affirmeront que les douleurs ressenties sont plus fortes. J’ai accouché d’un bébé la tête en bas, et d’un bébé en siège, je n’ai pas ressenti plus, ou moins de douleurs. Je tiens à préciser que beaucoup de facteurs, telle que la fatigue, la tolérance à la douleur, entre en compte. De plus, ils vous parleront de la taille des fesses, de la déchirure plus importante, etc. Tous ces arguments sont parfois infondés, et sachez que même, lorsque bébé a la tête en bas, les témoignages sont totalement différents. Il y a des femmes qui connaîtront des déchirures, d’autres pas du tout, et encore d’autres qui auront une épisiotomie.

  2. Résister à l’obstination

    Le deuxième conseil est d'éviter de vous obstinez à retourner le bébé en siège. Je connais l’épreuve par laquelle vous passez. Je me suis moi-même bornée à essayer plusieurs méthodes, de l’acupuncture à la VME, celle que je regrette le plus. Avec le recul, j’ai compris que seul Dieu décidait. En procédant de cette façon, nous nous créons davantage de frustration. Il faut peut-être tout simplement accepter, et lâcher prise. Se dire que si bébé se trouve la tête en haut, c’est sûrement parce qu’il est mieux ainsi.

  3. Communiquer avec l'équipe médicale

    Soyez à l’aise d’échanger avec eux sur vos souhaits, ou de demander des explications. Ils sont généralement très compréhensifs, et exercent ce métier par passion. En les voyant comme des partenaires, vous vivrez cette expérience avec plus de sérénité, et de recul. Même si l'accouchement sera différent de celui que vous aviez imaginé – peut-être à l’hôpital, ou dans une position imposée – vous pouvez pleinement profiter de ce moment unique. Chaque naissance est un instant précieux, et ce jour mérite d’être vécu avec toute votre attention.

  4. Un dernier conseil bonus

    Restez optimiste, et sereine. Je sais, c’est souvent plus facile à dire (ou écrire) qu’à faire. Ayant moi-même vécu la situation, je ne peux que vous comprendre. J’ai rédigé cet article, avec comme motivation principale de vous partager mon expérience. Ce témoignage sur l’accouchement par siège doit attester que c’est possible. J’en suis la preuve vivante. Les barrières psychologiques, et le stress causé par la mentalité commune, ne doivent pas vous décourager. Sachez que la venue au monde de votre enfant est magnifique, et que vous êtes capable de surmonter cette épreuve.


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25 septembre, 2024 — Laëtitia YASSINE DIAB

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